A propos

L’hommage que rend Edith Basseville au travail de Karl Blossfeldt est né de l’envie de proposer un nouveau regard sur la démarche du photographe allemand. Autour de l’exposition, « Karl Blossfeldt, la nature vue de près » qui s’est tenue au Musée Buffon de Montbard durant l’été 2012, les sculptures métalliques d’Edith Basseville ont ainsi pu cohabiter avec les collections du musée dédiées au célèbre naturaliste et créer un lien consistant entre tradition et modernité. Le travail d’Edith Basseville s’inscrit dans une observation attentive de la Nature. Puisant leur énergie créatrice dans une véritable passion pour les photographies que Blossfeldt a réalisées à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle, ses oeuvres entretiennent un dialogue immédiat avec leur environnement. Les ombres projetées, le léger mouvement qui s’inscrit à l’intérieur des cages donnent vie à ces « mobiles », à ces formes libres. Au-delà de la qualité technique et de la maîtrise du métal, au-delà du modèle, ces hommages à Karl Blossfeldt poursuivent une tradition sans cesse renouvelée, celle de la réinterprétation constante des formes essentielles qui nous entourent.Ils sont la traduction d’un respect sincère et engagé pour l’Art et la Nature.
Août 2012
Lionel Markus, responsable des musées de Montbard


En regardant un physalis, je voyais pourquoi on dit « Amour en cage »; je pensais à la cage, transparente, toute fragile, puisqu’évidemment l’amour ne se tient pas enfermé. Je voyais ce qu’on ne voit pas toujours quand on pense « amour » : tous ces petits fils qui serrent le cœur. Des liens fragiles qui gardent le cœur dans leur centre.
Je regardais les photos de Karl Blossfeldt. Le cadre s’est resserré, mon œil s’est rapproché. Pourtant c’est comme si je les voyais de plus loin, ces fleurs. Le point de vue s’est comme éloigné, alors j’aperçois une silhouette qui laisse voir le squelette. Le squelette : ce qu’il y a à l’intérieur des choses, ce qui les tient, dans le même temps commun et unique.
Je regardais les « Cage d’amour » tracés avec les fils en fer. Je voyais des silhouettes suspendues transparentes, avec juste le squelette pour se tenir. Je voyais aussi les petits nœuds qu’il y a dans nos sentiments, les endroits souvent invisibles où les liens s’accrochent les uns aux autres. J’imaginais que les fils reliés étaient les os d’un amour qui n’est pas enfermé puisqu’on voit les endroits où quelque chose s’est ouvert. Quelque chose qui n’est pas raconté. Des sentiments mêlés avec le cœur au centre.
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Extrait de Un regard, septembre 2012
Anne Deniau, rêveuse, écrivaine